La poussière renvoie à une corvée de nettoyage des zones proches des canons sur les bâtiments de la marine royale : il s’agissait d’effectuer des tirs à blanc avec un mélange de sciure et de poudre ramassé au pied des canons, d’un aspect rougeâtre compte tenu de la forte teneur en tanin des bois utilisés pour la construction des navires.

À ne pas confondre avec la poussière de la Légion Etrangère, provenant du fait de rincer son verre avec une goutte de vin – moins rare que l’eau dans le désert – pour en enlever le sable.

Le cérémonial se déroule ainsi :

• « Préparez-vous pour la poussière ! » = Les convives vérifient que leur verre contient un peu de vin rouge.
• « Attention pour la poussière ! »
• « Garde-à-vous ! » = Les convives ont les poings fermés sur la table et les pouces levés.
• « Repos ! » = Les mains sont à plat sur la table.
• « Garde-à-vous ! » = De nouveau les poings sont fermés sur la table et les pouces levés.
• « Main au godet ! » = Les convives approchent leur main du verre.
• « Main sur le godet ! » = Les convives saisissent leur verre, en le laissant posé sur la table.
• « Le godet à deux doigts des écoutilles ! » = Les convives portent le verre au niveau des lèvres, à distance de deux doigts.
• « Envoyez ! » = Les convives boivent d’un coup leur verre et le reposent, puis entonnent un délicat refrain : « Respectez l’armée coloniale qui boit du vin rouge. Les biffins, c’est comme les homards, quand c’est cuit, c’est rouge… ».

Ce rituel n’est pas réservé aux Marsouins et aux Bigords. Tous les corps ayant participé aux opérations extérieures peuvent revendiquer cette coutume. Ainsi les Légionnaires (bien sûr) la pratiquent aussi tout comme les Tringlots, les Spahis et autres Chasseurs d’Afrique. Et pour ceux qui ne connaissent pas un peu d’ambiance popotte.

« Et au nom de Dieu ! Vive la Coloniale ! »